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Premier chapitre du Tome 1 :

 

1

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Vendredi soir

 

Après les difficultés rencontrées ces derniers jours, je n’étais pas mécontent d’être en weekend. Rien n’est plus agréable, ou peut-être le sexe, que de se dire que les deux jours qui viennent peuvent être consacrés à ce que l’on veut. Sans parler du fait que la soirée complète du vendredi soir peut, elle, répondre à toutes nos envies ou presque. Passer la nuit à boire sans modération, se coucher à des heures tardives, ou même, ne pas se coucher du tout. Malgré la fatigue accumulée au travail, je m’étais posé dans un bar, pour boire une petite bière, tranquillement, avant de rentrer chez moi. Les discussions qu’on pouvait y entendre frisaient parfois le ridicule, mais c’est ça qui est bon quand on est seul dans ces endroits, écouter les autres. Une bière, deux bières, et quelques-unes encore. Heureusement, le fait d’habiter en centre-ville me permettait d’être légèrement excessif sur l’alcool. Je n’avais pas de véhicule à reprendre pour rentrer chez moi. Bien que l’ébriété sur la voie publique était « hors la loi », j’allais rarement jusqu’au point de « non-retour sans tituber », quoique ce fût le cas quelques fois. Mais pas ce soir, j’étais bien dans ma peau et les problèmes de la semaine étaient oubliés. Seul le léger sourire scotché aux coins de mes lèvres pouvait trahir un état inhabituel. L’heure de la fermeture ayant sonné, je me retrouvais sur le trottoir à fumer une cigarette. Je regardais machinalement les voitures passer sur l’avenue, et les files de gens, habillés pour sortir, se dirigeant vers la discothèque qui allait ouvrir ses portes d’une minute à l’autre. Malgré la fraicheur, certaines filles n’hésitaient pas à arborer des mini-jupes, et des décolletés, encore masqués par d’épais manteaux. J’allais jeter ma cigarette dans le caniveau quand mon regard croisa celui de cette fille. Fidèle à ce que je venais de voir pendant cinq minutes, elle portait une robe courte, de couleur bleu roi et légèrement brillante. Son blouson, qui dénotait avec le reste de sa parure, était noir avec une capuche bordée de fourrure. Bien qu’elle fût accompagnée d’un petit groupe d’amis, personne ne se rendit compte que nos regards s’étaient figés l’un vers l’autre pendant cinq bonnes secondes. Elle avançait avec ses amis alors que moi je restais debout et ne faisant que tourner la tête pour ne pas perdre ses yeux. Comme la plupart des gens qui étaient passés devant moi, ils s’arrêtèrent devant la boite, et la jolie brune à la robe bleue semblait s’inquiéter de ce que je pouvais bien faire. Faisant la queue pour attendre le moment où ils pourraient entrer, elle jetait régulièrement des regards vers moi, et ne le lâchait pas lorsque mes yeux croisaient les siens. Prenant ça pour un message, je me regardais de la tête aux pieds et constatais que j’avais gardé mes chaussures de la journée, qui, sans être des souliers vernis, étaient loin d’être des chaussures de sport. J’avais du liquide, et même ma carte bleue et décidais donc d’aller, moi aussi, prendre ma place dans la file. Lorsqu’elle me vit faire la queue, elle cessa immédiatement de me jeter des regards, comme si cela devenait trop flagrant. Alors qu’elle entrait dans le bâtiment, je restais, toujours dans la file, à me demander ce qu’il pourrait bien se passer ensuite. Je m’imaginais déjà la chercher du regard alors qu’elle danserait sur la piste, se trémoussant et mettant ses formes en valeur. J’avais déjà hâte de voir la rondeur de sa poitrine tendant le haut de sa robe. Rien que d’y penser, je sentais que la place commençait à manquer dans mon slip. Lorsque le videur ouvrit la porte, il me regarda intégralement avant de me demander si j’étais seul. Bien que je le fus, il me laissa entrer, non sans une légère hésitation. Arrivé à l’intérieur, je m’acquittais des quinze euros demandés et prenais un vestiaire pour me débarrasser de ma veste. A peine avais-je récupéré le ticket du vestiaire qu’une voix dans mon dos me dit :

 

- Bonsoir !

- euh ... Bonsoir

 

La belle brune de la rue venait se présenter à moi, sans aucune timidité ni hésitation.

 

- Vous vous appelez ?

- Stéphane, et vous ?

- Caroline

- Enchanté Caroline, je peux vous offrir un verre ?

- Avec plaisir.

 

Arrivé au bar, je commandais une coupe de champagne pour Caroline, et me contentais d’un verre de soda, mon niveau d’alcoolémie étant déjà bien suffisant. Cela fit rire Caroline, ce qui la rendit encore plus séduisante. Elle était brune, de taille moyenne, avec des yeux bleus que faisait ressortir la couleur de sa robe.

 

Nous étions restés au bar, et la quantité de personnes présentes obligeait la proximité. Nous étions presque collés l’un à l’autre et cette sensation, que j’aimais vraiment beaucoup, avait fini de mettre mon attribut masculin en ordre de marche. Je me sentais très serré au niveau de l’entre-jambe. De plus, Caroline ne portait plus son manteau et la rondeur de ses seins, et le moulant de sa robe me montraient bien que sa poitrine était nue sous sa robe. Ses tétons formaient un magnifique dessin qui, en plus de l’alcool que j’avais déjà bu, me donnait envie de passer ma main doucement sur ses hanches pour les remonter sur son buste. Cette pensée fut stoppée nette par la voix de Caroline.

 

- Vous regardez ma poitrine ?

- Euh…, Je dois dire que… Oui, elle est vraiment attirante.

- Je sais, et je ne me prive pas pour en faire profiter les autres, j’adore les caresser, le soir avant de m’endormir.

- Ha ?... c’est assez particulier comme début de conversation. Nous nous connaissons depuis cinq minutes, et nous parlons déjà de caresser des seins.

- Les gens parlent de ce qu’ils aiment, et moi c’est ça que j’aime, et ça ne me pose pas de problème.

 

Aïe, je m’attendais vraiment à tout, sauf à ça. J’avais l’impression d’être dans un film porno à faible budget, sauf peut-être pour l’actrice principale qui, je dois le dire était à mes yeux une des plus belles femmes que j’ai pu, ne serait-ce que croiser.Je ne pus m’empêcher de glisser ma main sur ses hanches pour, d’une part lui montrer ce qui m’intéressait, mais également, pour sentir les courbes de son corps de façon physique.

 

- Hop hop hop, doucement monsieur Stéphane, qu’est-ce que vous faites ?

- Euh…, j’essaie d’allier ce que j’aime et ce que vous avez l’air d’aimer.

- J’ai dit que j’aimais « me » caresser le soir. La seule autre personne qui me caresse, c’est mon mec, là-bas sur la piste.

 

A ces mots, Caroline se tournant dos au bar, fit un signe de la main à un mec bien costaud, qui dansait au milieu de la foule. Lorsqu’il vit sa copine, et le fait que je l’accompagnais, le mec ne put s’empêcher de nous rejoindre. Ce fut vingt secondes où je me mis à me poser milles questions sur ce que j’allais devenir. J’étais collé à sa copine, je venais de lui payer une coupe de champagne, de lui prendre les hanches. Elle venait de refuser, et son mec, qui faisait bien vingt kilos de plus que moi se dirigeait vers nous. Après une semaine de merde, je me mis à m’imaginer me réveillant à l’hôpital, avec quelques côtes cassées et un peut être deux yeux au beurre noir. Cela ne dénoterais pas tellement avec ce que j’avais déjà vécu les jours précèdent. Au lieu de ça, il s’approcha de moi avec un grand sourire et la main tendue.

 

- Salut, moi c’est Loïc !

- Stéphane

- Ouah, tu lui payes carrément le champagne !

 

Il avait l’air plus que détendu. Peut-être avait-il déjà bien picolé, mais le fait que je sois très proche de sa copine ne parut pas l’inquiéter plus que ça. Les paroles de Caroline montraient de toute façon qu’il n’avait pas à s’en faire. En me serrant la main de la droite, il saisit une des fesses de Caroline de la gauche et son visage à elle exprimait maintenant du désir. Elle se cambra légèrement, ce qui fit que la main de Loïc glissa légèrement, de sa fesse jusqu’à l’endroit où devait se situer sa raie. Si sa robe avait été plus courte, il aurait pu facilement lui caresser le sexe. Une fois leur parade achevée, il entoura Caroline de son bras gauche au niveau des hanches, et s’adressa à moi.

 

- Désolé Mec, mais si tu voulais la baiser, t’as perdu ton temps.

 

Tournant le regard vers la coupe de champagne, il ajouta :

 

- Et ton argent !

 

Ils partirent tous les deux dans un éclat de rire. Caroline tourna une dernière fois la tête et me fit un clin d’œil avant de s’éclipser derrière les danseurs agglutinés au centre de la pièce. Je n’avais plus rien à faire ici. Bien que j’imagine la soirée torride, elle venait de s’achever par une douche froide. Au moins j’avais échappé à la case hôpital. Je rentrais chez moi aussi sec. Arrivé à mon appart, je ne pris le temps que de retirer mes chaussures et de m’affaler dans mon canapé.

 

Un weekend avec elles

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